La bonté, un nouveau secret de beauté ?
Depuis plusieurs jours, nous subissons tous la même situation : le confinement.
Pour beaucoup, cette situation inédite nous donne du fil à retordre et réveille de vieilles peurs : la peur de manquer, la peur de l’échec (scolarité, performance au travail, entreprenariat, couple) et aussi, plus profondément, la peur de la maladie et de la mort.
Et, contre toute attente, à l’heure où ne pouvons pas nous passer de filtres, de likes et de relations virtuelles, nous mettons en place des initiatives basées sur des valeurs de solidarité, de communion, de bienveillance, de respect, de partage, d’authenticité et de bonté.
Notre humanité serait-elle en train de quitter l’âge ingrat de l’adolescence pour un nouvel âge adulte où responsabilisation n’est plus synonyme de pression, mais d’opportunité ?
N’assistons-nous pas à une bousculade dans l’échelle de nos valeurs, qui, il y a encore peu de temps, faisaient la part belle à l’indépendance, l’argent, la réussite, la liberté…. pour aujourd’hui céder du terrain à des valeurs devenues légitimement importantes : la santé, la famille, le respect, le partage ? Je vous laisse le soin de compléter cette liste pour qu’elle vous ressemble.
A-t-il fallu cette pandémie pour qu’un déclic intérieur nous amène vers le meilleur de nous-mêmes ?
Je suis émue par toutes ces personnes, qui ne se connaissaient pas, qui ne communiquaient pas, se tourner vers les autres dans un élan de bonté et cela nous fait du bien et nous rend beau à l’intérieur comme à l’extérieur.
Même si l’on doit porter un masque, qu’il soit fabriqué des mains expertes de créateurs ou celles d’anonymes, il est pour moi un masque de beauté car il est le symbole de notre unité sociale face à cette épidémie.
Dans les résidences d’immeubles, dans les rues, des DJ amateurs ou professionnels, proposent une animation rassemblant ainsi leurs voisins, souvent jamais rencontrés dans la vraie vie, pour créer une ambiance de fête.
Sans oublier l’une des initiatives la plus rapidement mise en place, -pays épicurien oblige, des « apéros vidéo » entre amis et famille, pour se retrouver, échanger, rire, autour de notre breuvage préféré, pour se rappeler qu’être heureux, c’est aussi être en vie et en bonne santé.
Également, ces grands chefs cuisiniers, habitués à tourner dans des conditions techniques et esthétiques bien rôdées, donnent des cours de cuisine via leur smartphone, créant ainsi une proximité jamais expérimentée jusqu’alors.
La bonté nous fait savourer.
Des comédiens, artistes, chanteurs qui d’ordinaire, remplissent les salles, continuent de remplir nos cœurs en partageant ce qu’il font de mieux : raconter de belles histoires, chanter nos chansons préférées et nous en faire découvrir.
La bonté nous fait écouter.
Et puis il y a cet acte, devenu un rituel quotidien, presque militant, consistant à applaudir tous ceux qui œuvrent au quotidien pour notre survie : le personnel hospitalier, tous les soignants où qu’ils exercent qui font en sorte que notre confinement responsable, nous protège de ce virus mortel.
Sans oublier ceux qui n’appartiennent pas au corps médical : le personnel des supermarchés, de drive, de livraison, les forces de police, de gendarmerie, les facteurs, les éboueurs, les chauffeurs et les livreurs qui rendent nos huis-clos confortables.
Oui, reconnaître est la clé de la bonté.
La reconnaissance, pourtant, n’est pas un accessoire de luxe !
La reconnaissance, si chère à nos techniques managériales, s’invite dans notre vie confinée et s’habille de bonté, de bienveillance, de respect, de partage, de solidarité, de communion, et c’est exactement ce dont nous avons besoin au quotidien. Tous les jours, où que nous soyons. Et pas que pendant notre confinement.
Je me mets alors à imaginer un monde où la bonté serait naturellement infusée dans nos savoir-être et savoir-faire professionnels, où l’on s’autoriserait à exprimer nos émotions de respect, de bienveillance, de solidarité, sans que cela ne soit perçu comme un signe de faiblesse.
Et si on laissait la bonté s’immiscer dans notre entreprise ?
La bonté, mon nouveau secret de beauté.